아름다움, II

2017. 7. 30. 22:08

시: 불가능한, 고통과 기쁨. 찌르듯이 비통한 필치, 노스탤지어. 프로방스와 영국의 시가 그렇다. 순결하고 때묻지 않다 못해, 아픔을 주는 기쁨. 순결하고 때묻지 않다 못해, 마음을 가라앉히는 아픔.



아름다움: 우리가 바라보면서 손을 뻗지 않는 열매. 마찬가지로 우리가 바라보면서 뒷걸음치지 않는 불행.

이중의 하강 운동: 중력이 하는 것을 사랑에 의해 다시 하기. 이중의 하강 운동이 모든 예술의 열쇠가 아닐까?



은총의 거울인, 하강 운동이 모든 음악의 정수이다. 나머지는 단지 그것을 끼워넣는 데 쓰일 뿐이다.

음의 상승은 순전히 감각적인 상승이다. 하강은 감각적 하강인 동시에 영적 상승이다. 그곳이 모든 존재가 원하는 천국이다: 자연의 경사가 선을 향해 들어올리는.



우리 안에 순수하고 진실된 미의 감각을 불러일으키는 모든 것에는, 참으로 신의 현존이 있다. 세계에는 신의 화신化身이라 할 만한 것이 있으며, 아름다움은 그것의 표시이다.



아름다운 것은 화신이 가능하다는 경험적 증거이다.

그러한즉 모든 일류 예술은 본질적으로 종교적이다. (오늘날 우리는 그것을 더 이상 알지 못한다.) 그레고리오 성가의 선율 하나가, 순교자 한 명의 죽음만큼이나 많은 것을 증언한다.



아름다운 것이 물질 속의 신의 현존이라면, 그리고 아름다운 것과의 접촉이 충만한 의미에서의 성사와 같다면, 어떻게 타락한 탐미주의자들이 그토록 많은 것일까? 네로. 검은 미사의 애호가들이 축성된 제병을 탐하는 것과 비슷한 것일까? 아니면, 보다 가능성 있는 것은, 그러한 사람들은 진실한 미가 아닌, 나쁜 모방에 애착을 갖게 되는 것일까? 신의 예술이 있듯이, 악마의 예술이 있으니까. 그것이 분명 네로가 사랑한 것이다. 우리 예술의 상당 부분은 악마적이다.

열렬한 음악 애호가가 타락한 사람인 것은 충분히 가능한 일이다 — 그러나 그레고리오 성가에 목말라하는 사람이 그럴 수 있으리라고는 믿기 어렵다.



우주의 시를 전부 잃어버린 것을 보면, 우리는 저지른 죄악으로 인해 저주를 받은 것이 틀림 없다.



예술은 당장의 미래를 갖지 못한다. 모든 예술은 집단적인 것인데, 이제 집단생활은 없기 때문이며(죽은 집단들만 남아 있다), 육체와 영혼 간의 진정한 계약의 단절 때문이기도 하다. 그리스 예술은 육상 경기와 함께 기하학의 초기와 맞아떨어졌고, 중세의 예술은 수공업과, 르네상스의 예술은 역학의 초기와 맞아떨어졌으며, 등등. 1914년 이후로는 완전한 단절이 있다. 희극 자체도 거의 불가능해졌다: 풍자를 위한 자리만 남아 있다(유베날리스가 오늘날보다 쉽게 받아들여진 적이 있었던가?). 예술은 상당한 무질서 속에서만 다시 태어날 수 있을 것이다 — 분명 서사시적인 것으로, 왜냐하면 불행이 많은 것들을 단순화했을 것이기 때문에… 그러니 다빈치나 바흐를 부러워하는 것은 분명 무익한 일이다. 위대함은, 오늘날, 다른 길을 택해야 한다. 그런데 그것은 고독하고, 어렴풋하며, 울림 없는 것일 수 밖에 없을 것이다… (그러나, 울림 없는 예술은 없다.)




Poésie : douleur et joie impossibles. Touche poignante, nostalgie. Telle est la poésie provençale et anglaise. Une joie qui, à force d’être pure et sans mélange, fait mal. Une douleur qui, à force d’être pure et sans mélange, apaise.



Beauté : un fruit qu’on regarde sans tendre la main. De même un malheur qu’on regarde sans reculer.

Double mouvement descendant : refaire par amour ce que fait la pesanteur. Le double mouvement descendant n’est-il pas la clef de tout art ?



Le mouvement descendant, miroir de la grâce, est l’essence de toute musique. Le reste sert seulement à l’enchâsser.

La montée des notes est montée purement sensible. La descente est à la fois descente sensible et montée spirituelle. C’est là le paradis que tout être désire : que la pente de la nature fasse monter vers le bien.



En tout ce qui suscite chez nous le sentiment pur et authentique du beau, il y a réellement présence de Dieu. Il y a comme une espèce d’incarnation de Dieu dans le monde, dont la beauté est la marque.



La beau est la preuve expérimentale que l’incarnation est possible.

Dès lors tout art de premier ordre est par essence religieux. (C’est ce qu’on ne sait plus aujourd’hui.) Une mélodie grégorienne témoigne autant que la mort d’un martyr.



Si le beau est présence réelle de Dieu dans la matière, si le contact avec le beau est au plein sens du mot un sacrement, comment y a-t-il tant d’esthètes pervers ? Néron. Cela ressemble-t-il à la faim des amateurs de messes noires pour les hosties consacrées ? Ou bien, plus probablement, ces gens ne s’attachent-ils pas au beau authentique, mais à une imitation mauvaise ? Car, comme il y a un art divin, il y a un art démoniaque. C’est celui-là sans doute qu’aimait Néron. Une grande partie de notre art est démoniaque.

Un amateur passionné de musique peut fort bien être un homme pervers — mais je le croirais difficilement de quelqu’un qui a soif de chant grégorien.



Il faut bien que nous ayons commis des crimes qui nous ont rendus maudits, puisque nous avons perdu toute la poésie de l’univers.



L’art n’a pas d’avenir immédiat parce que tout art est collectif et qu’il n’y a plus de vie collective (il n’y a que des collectivités mortes), et aussi à cause de cette rupture du pacte véritable entre le corps et l’âme. L’art grec a coïncidé avec les débuts de la géométrie et avec l’athlétisme, l’art du Moyen Age avec l’artisanat, l’art de la Renaissance avec les débuts de la mécanique, etc. Depuis 1914, il y a une coupure complète. La comédie même est à peu près impossible : il n’y a place que pour la satire (quand a-t-il été plus facile de comprendre Jevénal) ? L’art ne pourra renaître que du sein de la grande anarchie — épique sans doute, parce que le malheur aura simplifié bien des choses… Il est donc bien inutile de ta part d’envier Vinci ou Bach. La grandeur, de nos jours, doit prendre d’autres voies. Elle ne peut d’ailleurs être que solitaire, obscure et sans écho… (or, pas d’art sans écho).

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